ASTRUC Albert Prosper Jules (portrait 2)

Albert Prosper Jules ASTRUC (1875-1956). Doyen de la faculté de pharmacie de Montpellier. Inhumé au cimetière Saint-Lazare.

Albert Prosper Jules Astruc est né le 29 janvier 1875 dans la commune de Saint Laurent d’Olt en Aveyron. Il est issu d’une famille paysanne. A sa naissance, son père, Prosper Astruc, est un propriétaire terrien âgé de 35 ans tandis que sa mère, Eulalie Delonne âgée de 32 ans, est une ménagère. Louis Crouzet, garde champêtre âgé de 45 ans, ainsi qu’un secrétaire nommé Geisjou âgé de 61 ans, sont les témoins de naissance d’Albert Astruc.

Au fil des années, il poursuit des études scientifiques solides au lycée de Rodez et dans le cadre de son cours il effectue un triple stage pharmaceutique dans les villes de Millau, Albi puis Narbonne chez les pharmaciens Enjalbert et Robert. En 1894, il arrive à Montpellier où il entre en novembre à l’école supérieure de pharmacie pour laquelle il y travaillera toute sa vie. En effet en 1895, il est lauréat de l’école de pharmacie, puis, en 1896, il est interne des Hôpitaux de Montpellier, pharmacien en 1898 et licencié ès sciences en 1900. De plus, dès 1901, il devient docteur en pharmacie et commence à enseigner la pharmacie galénique. Dans un premier temps, il effectue des conférences bénévoles, puis il est chargé de cours complémentaires en 1908. Dans un second temps, à partir du 15 janvier 1919, il présente des cours magistraux aux étudiants en pharmacie galénique et industrielle. En 1903, il obtient un nouveau doctorat «ès sciences naturelles» puis, en 1904, il est agrégé de pharmacie et ès sciences naturelles. Durant l’année 1905, il fait partie des nominés pour le poste de directeur de la fabrique internationale d’objets de pansements de Montpellier. Astruc est récompensé pour son savoir scientifique par l’Académie des Sciences, qui lui décerne un lauréat en 1915. Il est élu correspondant national de l’Académie de médecine en 1927. Enfin, il est le fondateur de la Société de pharmacie de Montpellier  en 1942.

Plaque en bronze représentant le doyen Albert Astruc, réalisée par Le Louet (fonds Fabre, source tirée de la bibliographie).

Ses recherches l’ont mené à occuper diverses fonctions. Ainsi, il a été préparateur de physique, chef de travaux de chimie, pharmacie et toxicologie, chargé de cours de pharmacie galénique, de ceux de minéralogie et hydrologie et de pratiques d’histoire naturelle. Il s’intéresse aux diastases et aux ferments, aux eaux minérales, aux rapports de la chimie avec l’industrie, enfin à l’histoire de sa profession qu’il étudiait en liaison étroite avec le secrétaire général Irissou.

La candidature d’Albert Astruc est présentée à l’agrément ministériel comme doyen de la faculté de pharmacie par le corps professoral et le Conseil de l’Université. A l’âge de 41 ans, il devient doyen de l’Ecole normale supérieure de pharmacie, qu’il quitte le 31 octobre 1945.

Toutes ses années de recherche lui ont permis d’être l’auteur de nombreux ouvrages pharmaceutiques, parmi lesquels on peut noter son livre en 2 tomes chez l’édition Maloine intitulés :

  • Traité de pharmacie galénique 1. Les opérations et les formes de pharmaceutiques étude galénique générale (1921).
  • Traité de pharmacie galénique.II. Les médicaments galéniques officinaux, études pharmacologique (1921)

Cet ouvrage dresse une somme et une mise au point critique de toutes les connaissances en matière pharmaceutique notamment ses travaux en toxicologie, en chimie, en hydrologie et en géologie.

Il co-écrit un Précis d’Hydrologie et de géologie ainsi que l’ouvrage : Marchandises d’origines végétales et animales.

A l’occasion de la Grande Guerre, il doit interrompre ses recherches pour être mobilisé comme adjudant. C’est ce qui lui vaudra d’être fait chevalier de la légion d’honneur le 12 août 1928. On peut noter également qu’il est présent à l’exposition coloniale de Vincennes de 1931 pour présenter les produits et les réalisations des colonies  françaises et des principales puissances coloniales. De plus, Astruc s’investit dans la politique de la vie montpelliéraine puisqu’il fréquente les salons d’intellectuels de la vieille cité médicale et universitaire devenant même conseiller municipal de 1945 à 1956.

En ce qui concerne sa vie privée, il se marie civilement à l’Hôtel-de-Ville de Montpellier le 15 février 1904 à 10 heures avec Mlle Marie-Antoinette Pauline Pezet, fille de Paul Pezet, maire de Montpellier, conseiller général, docteur en médecine, pharmacien, chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’Instruction publique. Parmi ces invités, on peut citer la venue du député de l’Hérault M. Mas, venu spécialement de Paris, et c’est l’adjoint au maire qui préside et unit les fiancés après un éloquent discours. Astruc est alors vice-président du jury de la classe 16. Les témoins de la mariée sont : M. Michel Vernière (ancien député, conseiller général, chevalier de la légion d’honneur), et M. Alphonse Tissié (propriétaire, chevalier de la Légion d’honneur). Pour le marié, il s’agit de M. Fernand Jadin (professeur à l’École supérieure de pharmacie de Montpellier, officier de l’Instruction publique) et M. Muron (qui exerce la fonction de pharmacien à Millau dans l’Aveyron). La cérémonie religieuse, quant à elle, a lieu à 11 heures et dirigée par l’abbé Martin, supérieur du Petit Séminaire et ancien condisciple d’Astruc à la faculté de Sciences.

Astruc devient veuf de sa femme le 22 avril 1956 ; il avait déjà perdu auparavant ses parents. Il finit lui-même par rendre l’âme le 22 août 1956 à 14h, à son domicile du 22 Cours Gambetta à Montpellier. L’acte de décès est dressé le lendemain à 9h sur la déclaration de Paul Gras âgé de 53 ans, directeur de la Caisse d’Épargne, avec la présence de Nancy Ralit, chef de bureau délégué à l’état-civil et de Joseph Vergne, chevaler de la légion d’honneur, adjoint au maire de Montpellier et officier de l’état-civil par délégation. Il reçoit des obsèques solennelles au cours desquelles son cercueil fait une halte à l’université pour laquelle il aura travaillé toute sa vie.

Son travail a été reconnu par la cité montpelliéraine puisque cette dernière a décidé de nommer un quartier de Montpellier à son nom : «la Cité Astruc ».

Sources :

Articles:

  • Les Annales coloniales, 22 octobre 1932.
  • La vie montpelliéraine, 21 février 1904 (journal).
  • La vie montpelliéraine, 11 juin 1905 (journal).

Archives:

  • Acte de naissance à Saint-Laurent d’Olt (1875).
  • Acte de décès à Montpellier (1956).

Fabien BARBE et Mehedi IMALOUI